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Aider l’Arménie et ses réfugiés

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Faute de ressources financières, Erevan peine à subvenir aux besoins des habitants ayant fui le Haut-Karabagh.

Un peu plus d’un an après le conflit armé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la situation reste très tendue. Les six semaines de combats pour le contrôle de la république du Haut-Karabagh, appelée encore Artsakh, un territoire arménien situé en Azerbaïdjan, ont causé la mort et la disparition de 4 500 soldats ou civils coté arménien. Environ 30 000 Arméniens ont quitté leurs terres disputées entre ces deux pays et 120 000 y sont restés.

Arménie
Type d'intervention

« Le Haut- Karabagh est une enclave géographique résultant d’une impasse dans l’histoire », a commenté l’écrivain voyageur Sylvain Tesson lors de la récente projection privée du documentaire Si le vent tombe initiée à Paris par l’ONG SOS Chrétiens d’Orient. En 1923, Staline a décidé de rattacher le HautKarabagh, peuplé à 94 % d’Arméniens à l’époque, à l’Azerbaïdjan. Bien sûr, les Azéris cherchent à le vider de toute présence arménienne.

L’influence croissante de Moscou dans cette ex-république soviétique

Une tentation d’autant plus grande que la république du Haut-Karabagh n’est pas reconnue par la communauté internationale. Par exemple, en France, seul le Parlement a reconnu ce petit État. Sur fond de pandémie, la société arménienne a besoin de surmonter le choc de la guerre. À la suite de l’accord de cessez-le-feu conclu en 9 novembre 2020 sous l’égide de Vladimir Poutine, l’Azerbaïdjan a repris les sept districts qui constituaient une zone tampon autour de l’enclave arménienne. Depuis cette date, l’accès au Haut-Karabagh se révèle très difficile pour les organisations humanitaires. En Arménie, les observateurs internationaux constatent une russification de ce pays de 3 millions d’habitants : distribution de passeports russes, renforcement de l’enseignement de la langue de Tchekhov. Un signe de l’influence croissante de Moscou dans cette ex-république soviétique du Caucase.

« Dans le Haut-Karabagh, les dommages matériels, environnementaux et culturels s’évaluent à près de 33 milliards d’euros. Sur les deux tiers des terres qu’ils ont dû abandonner, les Arméniens ont quitté leurs sites culturels et religieux, notamment la cathédrale de Chouchi et le monastère de Dadivank. Sans oublier de nombreux calvaires, éléments remarquables du patrimoine » , souligne François Xavier Gicquel, directeur des opérations de SOS Chrétiens d’Orient. Grâce à sa mission permanente basée en Arménie, qui dispose d’antennes à Erevan, Goris et Gyumri, cette ONG développe des projets de développement économique afin de procurer une certaine autonomie aux familles. En outre, elle tente de renforcer les capacités sanitaires des centres médicaux.

« Le Haut- Karabagh est une enclave géographique résultant d’une impasse dans l’histoire », a commenté l’écrivain voyageur Sylvain Tesson

Également basée à Gyumri, l’ONG Arménie Caritas accueille des seniors à la journée dans son centre. Grâce à son action relayée par l’Œuvre d’Orient, ils mangent à leur faim et rompent avec l’isolement. Certaines femmes tricotent même des chaussons destinés à la vente. Depuis le terrible tremblement de terre de 1988, des personnes âgées vivent encore dans des baraquements qualifiés de “domiks” . Les dons servent à l’électricité et au chauffage de ces bidonvilles.

Aider l’Arménie, c’est tendre la main à un peuple chrétien ayant souffert d’un génocide. Faire preuve de générosité permet de participer à la renaissance de ce pays du Caucase qui réclame son autodétermination sur une partie de ses terres historiques. Les dons sont déductibles à hauteur de 66 % de l’impôt sur le revenu des bienfaiteurs.

Un article de Martine Denoune

Votre responsablede pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe