Le 1er septembre dernier, la direction de SOS Chrétiens d’Orient, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs et partenaires, ont reçu des courriels signés de pigistes annonçant une enquête à paraître sur Médiapart au sujet des activités de l’association en Syrie.
Les séries de questions qui sont posées, ainsi que le profil de ces pigistes, ne laissent entrevoir aucun doute sur la subjectivité de l’article qui sera publié : il s’agit de salir et de nuire à une association dont le travail ne correspond pas aux exigences idéologiques des rédacteurs. Deux des pigistes, Elie Guckert et Ariane Lavrilleux, se sont même fait passer pour des membres de SOS Chrétiens d’Orient, au mépris de toute déontologie journalistique, pour soutirer des informations à certains de nos partenaires.
Nous avons décidé de répondre à ces pigistes par ce communiqué, afin d’afficher publiquement leurs méthodes.
Nous allons donner ici les éléments de réponse essentiellement sur les insinuations liées à des malversations ou à une prétendue opacité financières, car nous n’acceptons pas que nos détracteurs puissent tranquillement laisser entendre que nous manquerions de sérieux ou de rigueur sur ce sujet. Nous ne répondrons pas à plusieurs questions, qui sont de l’ordre du procès politique, trop délirantes ou relevant du fantasme politique, concernant des questions qui ne les concernent pas ou qui constituent une intrusion indue dans la vie de l’association ou encore relevant d’un criant manque d’information. Nous invitons à ce sujet Médiapart à réaliser une véritable enquête sérieuse pour éviter les diffamations qu’à défaut, elle ne manquerait pas de commettre.
Nous refusons catégoriquement d’avoir à nous justifier face à une quelconque police politique, qui plus est manifestement incompétente. Nous déplorons en revanche, que ces journalistes consacrent leur énergie à nuire à une association caritative, dont le travail est reconnu et salué sur le terrain, au lieu, par exemple, d’enquêter sur les mouvements terroristes qui menacent des innocents.
Notre réponse : Nous n’avons jamais changé de nom ni d’objet. Les pigistes qui nous interrogent ne savent manifestement pas distinguer le nom de notre association du nom d’une opération ponctuelle dans le temps et dans l’espace.
Notre réponse : Les pigistes de Médiapart tiennent ainsi pour acquis que l’argent a disparu. Cela en dit long sur leur recherche de la vérité. Le montant des fonds récoltés spécifiquement pour l’opération « Noël en Syrie » s’élevant à 37 000 euros, et non 150 000 euros. Cette somme a permis de financer l’opération, et le restant a été utilisé pour la suite des actions en Syrie au profit de l’aide à l’enfance.
Notre réponse : Alexandre Goodarzy a parlé de 10 000 euros car c’est la somme qui avait été dépensée à l’instant T, comme il le précise bien dans cette interview datant du 27 août 2019 : « Nous avons dépensé environ 10 000 euros pour l’instant ». A ce jour, nous avons dépensé environ 80 000 euros pour les villes de Mhardeh et Squelbyeh. La direction, les soignants et les patient de hôpital de Mhardeh « ont vu la couleur » de ces dons, mais également l’église de Squelbiyeh (interrogez le métropolite à ce sujet), ainsi que les habitants dont nous avons reconstruit la maison, les familles auxquelles nous avons apporté une aide alimentaire pendant le siège de leur ville par les djihadistes.
Notre réponse : C’est totalement faux.
Notre réponse : Qui accuse de crimes de guerre ceux qui ont pris les armes pour se défendre contre les djihadistes ? Les habitants de Mhardeh et Squelbyieh n’ont pas choisi de prendre les armes, ils y ont été contraints par Al Qaïda. Dans ce contexte, nous avons décidé d’aider la population du village en danger en lui apportant du matériel de soins, de l’alimentation et de quoi subvenir à leur survie. Quant au sujet de la formation des enfants, nous n’avons pas connaissance de ces informations. Les seules photographies portées à notre connaissance concernent des activités de scoutisme. Dans l’hypothèse où cela serait vrai, nous vous rappelons l’héroïsme des enfants adolescents engagés dans la résistance contre le nazisme, les Cristeros et les petits paysans vendéens.
Notre réponse : nous n’avons jamais eu connaissance de telles accusations qui sont délirantes. Nous sommes une ONG humanitaire qui aidons les victimes de la guerre et du terrorisme de l’Etat islamique et de Al Qaida.
Notre réponse : nous n’avons pas connaissance de ces accusations. Nous n’avons jamais prétendu rester neutre face à Al Qaïda. Récompenser des chrétiens qui se défendent face à la barbarie islamiste pour leur survie et la défense de leurs femmes, leurs enfants et leur village, fait parfaitement partie de notre philosophie.
Voir réponses précédentes. Ce que ces pigistes de Médiapart appellent des miliciens se contente de se défendre eux et leurs familles contre l’Etat islamique et Al Qaida.
Notre réponse : nous ne sommes pas informés de cela.
Notre réponse : Nous rencontrons régulièrement ces soeurs, revenues à Maaloula après la reconstruction de leur couvent, et nous échangeons régulièrement avec elles.
Notre réponse : Le vignoble avance à son rythme et ne peut pas être qualifié d’échec : 57 000 pieds plantés en trois ans, cela représente un travail colossal, qui plus est avec des équipes réduites. Pour ce projet, nous nous sommes entourés de professionnels et experts de la viticulture afin de mettre toutes les chances de notre côté, afin de fournir des ressources durables aux habitants. Cependant, tout agriculteur ou viticulteur le sait : nul n’est à l’abri des aléas climatiques (vent, pluie, sècheresse…) et environnementaux (qualité du sol et de l’écosystème, parasites, etc). Sur plusieurs parcelles, nous avons du faire face à plusieurs de ces aléas.
Nous avions cependant anticipé ce type de problèmes, concernant un projet de si long cours, c’est la raison pour laquelle nous avons également mis en place des cultures et utilisations alternatives :
Ces deux projets alternatifs avaient précisément pour objectif de pallier les inévitables problèmes prévus avec la viticulture.
En ce qui concerne les parcelle endommagées, nous avons également prévu des solutions pour l’an prochain : utilisation de pare-vent pour protéger les plants de vigne, enrichissement naturel du sol, tests sur de nouveaux cépages mieux adaptés au climat et au sol.
Notre réponse : Benjamin Blanchard intervient dans ces voyages au titre de directeur général de SOS Chrétiens d’Orient. Il n’est pas rémunéré par l’agence Odeia.
Notre réponse : Nous n’avons pas prévu de mettre fin à notre coopération avec STD. Les agences des Nations Unies et de nombreuses ONG actives en Syrie se posent les mêmes questions au sujet des dangereuses répercussions des sanctions Cesar qui risquent de pénaliser l’action humanitaire et la population syrienne. LA STD est d’ailleurs un partenaire important de l’UNHCR dont les aides représentent 83 % du budget de la STD.
Notre réponse : Nous n’avons pas connaissance de l’existence de STD Squelbiyeh. En ce qui concerne les sommes versées à STD, il s’agit de : 193 752 559 Livres syriennes en 2017, 52 000 000 LS en 2018, 40 000 000 LS en 2019.
Notre réponse : Le centre éducatif et social que vous évoquez était entièrement détruit, comme nous l’avons constaté par nous mêmes, et nous sommes fiers de l’avoir reconstruit. Il profite aujourd’hui à plusieurs centaines de personnes et nous y assurons des cours de français. Nous vous invitons à vérifier vos informations. En ce qui concerne la poursuite de notre coopération avec la STD, nous y avons répondu ci-dessus.
Notre réponse : à notre connaissance, Madame Hala Chawi n’est pas conseillère du président Bachar Al-Assad.
Notre réponse : cela est faux mais encore une fois, sous couvert de faire semblant de vérifier, les pigistes de Médiapart affirment sans réserve : « pourquoi ne pas en informer ? » en tenant pour acquise une information pourtant fausse.
Notre réponse : L’émigration des habitants d’Alep depuis l’occupation de la ville par l’Etat islamique est un vrai sujet d‘inquiétude. Le retour des Aleppins, mais aussi le maintien des familles qui n’ont pas encore émigré, passe par la fierté à habiter leur ville, l’entretien par les citoyens de l’espoir d’un avenir meilleur, prospère, etc. La volonté de SOS CO est justement de s’associer à l’animation de ces forces vives. Nous avons participé à ce projet important pour les Aleppins à hauteur de 17 000 euros et nous en sommes fiers.
Avez vous contrôlé comment les fonds étaient utilisés et si oui où ont-ils été affectés ?
Pourquoi avez vous continué de travailler avec Monseigneur Jeanbart et lancé encore récemment des appels aux dons en sa faveur ?
Pourquoi les 30 000 euros alloués au terrain de sport censé être bâti par M.Jeanbart n’ont jamais été ré-alloués ?
Notre réponse : Nous notons comment est traité Mgr Jeanbart, appelé une seule fois par son titre. 150 000 euros ont été récoltés et attribués à ce projet. L’école professionnelle « Bâtir pour rester » existe bel et bien depuis 2016, elle enseigne aujourd’hui 8 métiers et près de 1 900 jeunes hommes et jeunes filles en sont sortis diplômés.
La somme de 30 000 euros a été gelée en attendant que le terrain de sport, qui s’était retrouvé en zone de combat, soit à nouveau sécurisé.
Nous joignons ici quelques photos de ce que les pigistes de Médiapart n’ont pas cherché à vérifier par une enquête un minimum sérieuse en allant sur place.
Pas en 2018, mais de 2015 à 2016. Non pas 70 000 euros, mais 50 000 euros. Nous avons financé une partie de ce projet, porté par l’association Al Sakhra, qui travaille notamment avec d’autres ONG françaises. C’est un institut privé de formation professionnelle qui existe bel et bien. (photos). Encore une fois, l’enquête des pigistes de Médiapart est si peu sérieuse qu’ils ne sont pas allés sur place pour constater la réalité de cette école.
Notre réponse : les critères d’attribution sont transparents. Nous reconstruisons nous-mêmes ces maisons et c’est un projet à long terme, qui avance pas à pas. A ce jour, nous avons reconstruit 14 maisons et participé à la restauration de plusieurs autres.
Notre réponse : les pigistes de Médiapart parlent des bilans comptables de 2016 et 2017. Il faut préciser également qu’il ne s’agit pas de dépenses non justifiées, mais de réserves exprimées.
Le montant sur lesquelles portent ces réserves (800 000 euros) représente seulement 4.15% des dépenses de 2016 et 5.29 % de 2017.
Ce type d’écriture comptable est courant pour des ONG jeunes, dont les services de comptabilité sont en structuration. Cela s’explique aussi car les experts comptables français ne lisent pas l’arabe et prennent la précaution de ne pas reconnaître les pièces de type manuscrites, très fréquemment utilisées en Orient.
A titre de comparaison, le rapport du commissaire aux comptes de l’association française Syria Charity a exprimé une réserve pour l’équivalent de 700 000 euros pour les 3 premières années de l’exercice de cette association.
Ainsi dans les différents rapports, il est écrit ceci : « Les sommes versées pour lesquelles nous n’avons pas obtenu de pièce comptable s’élèvent à 91,43K euros au cours de l’exercice clos du 2012 », puis 396K euros en 2013 et 212k euros en 2014.
Vous trouverez tout cela ici :
« https://www.syriacharity.org/vendors/img/Syria_Charity_CAC_2012.pdf
« https://www.syriacharity.org/vendors/img/Syria_Charity_CAC_2013.pdf
« https://www.syriacharity.org/vendors/img/Syria_Charity_CAC_2014.pdf
Pour 2018, les comptes de SOS Chrétiens d’Orient ont été approuvés sans aucune réserve.
Notre réponse : le chiffre cité date de 2015, cela n’a aucun sens. Si les pigistes de Médiapart avaient consulté les derniers comptes publiés, ceux de l’année 2018, ils auraient constaté que le budget communication représente un peu moins de 12% des dépenses.
En ce qui concerne ce chiffre de 35%, pour le budget 2015, il faut le remettre dans son contexte : pour se lancer, une association qui ne vit que de dons privés doit consacrer assez de moyens à sa communication afin de constituer un fichier de donateurs fidèles et garants de son indépendance.
Notre réponse : il suffit de se reporter aux statuts de la Fondazione SOS Cristiani d’Oriente.
Notre réponse : c’est à la Fondazione SOS Cristiani d’Oriente qu’il aurait convenu de poser la question.