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Concert de musique arménienne

pour les chrétiens d'Orient

Le Rouge et le Noir

Le R&N : Vous venez de fonder une société de production : quelle est la spécificité de celle-ci ?

La Simandre : La Simandre est une jeune société de production, fondée à Paris par quatre trentenaires, entrepreneurs dans l’industrie du film, la culture et la communication, artiste et juriste. Elle a pour vocation de produire et de distribuer des contenus audios et visuels, de permettre à des artistes de se produire, de distribuer en français des films étrangers et de favoriser le travail de cinéastes.

Aujourd’hui, elle a deux projets en cours.

Son directeur artistique, Atam Rasho, est dessinateur et réalisateur de films d’animation en 2D. Il termine actuellement un court-métrage qui est l’adaptation du Livre de Lamentation de saint Grégoire de Narek, moine, théologien et poète du haut Moyen-Âge arménien. Le Livre de Lamentation est un recueil de poèmes et prières mystiques d’une grande puissance qui est devenu le livre phare de la littérature arménienne, et suit la Bible en terme d’importance ; un livre sacré à qui les Arméniens donnent un pouvoir thaumaturge. En 2015, saint Grégoire de Narek a été fait docteur de l’Eglise par le pape François.

Arménie
Type d'intervention

Un second court-métrage sur sainte Jeanne d’Arc est en phase de production. Ce projet laisse de côté l’aspect purement historique de l’épopée pour mettre en avant la vision spirituelle et le merveilleux qui se dégagent de la geste de Jeanne d’Arc, à la manière des enluminures du Moyen-Âge où le spirituel avait autant d’importance, sinon plus, que le temporel. Cette production se veut également un hymne à la France des paysans et des villages qui vivaient au rythme de la nature et des saisons, en cherchant le lien charnel et spirituel qui les rattache au destin de sainte Jeanne d’Arc.

La Simandre anime également des ateliers d’animation, à la demande.
Pour suivre la réalisation de ces productions, rendez-vous sur sa nouvelle page Facebook, Production La Simandre.

Le R&N : Vous participez à l’élaboration du concert au profit d’Alep : quelle est la situation sur place ?

La Simandre : Étant donné la richesse musicale de l’Arménie, et les artistes avec lesquels nous sommes en lien, nous avons voulu bâtir un projet qui permette de lever des fonds pour les chrétiens d’Orient, en partenariat avec SOS Chrétiens d’Orient, qui accomplit un travail remarquable. Ainsi, les fonds récoltés par le concert que nous organisons et les dons récoltés à cette occasion seront alloués à la reconstruction, en Syrie, des maisons des habitants arméniens du quartier de Al-Midan, dans la ville d’Alep, où tant est à rebâtir.

De tous les quartiers qui ont vécu les affrontements à Alep, le quartier arménien de Al-Midan est celui qui a été le plus fortement touché, du fait de son emplacement, à l’intersection des zones de combat. Il se situait à la frontière des factions kurdes, au Nord-Ouest, et des factions islamistes, au Nord-Est. Le quartier de Al-Midan fait partie des quartiers du centre d’Alep. Il touchait Alep-Est.

Lors des affrontements, de nombreuses habitations ont été détruites. Les habitants se sont retrouvés à la rue. Le quartier était devenu si dangereux que le prix des habitations avait chuté. Des déplacés s’y sont installés. Les habitants restés sur place se sont retrouvés sans eau, sans électricité et sans lumière du jour. En effet, afin d’éviter les tirs de snipers, tous les balcons avaient été recouverts de bâches. Des bâches couvraient également des pans de rues, afin de permettre un minimum de circulation. La population vivait dans le noir, sans lumière du jour. Le quartier donnait véritablement l’impression d’un ghetto.

Aujourd’hui, il est à nouveau possible de circuler et la lumière est revenue. SOS Chrétiens d’Orient se charge de reconstruire des habitations. Sept familles ont ainsi pu être relogées et trois appartements sont en cours de reconstruction. Il en reste cependant des centaines. Le froid hivernal s’est installé et il est plus qu’urgent de reloger les familles. SOS Chrétiens d’Orient a besoin d’une aide financière importante. Nous comptons sur vous et sommes heureux de mettre à l’honneur la culture arménienne pour vous offrir un riche concert et ainsi solliciter votre générosité pour Al-Midan !

Le R&N : Le concert sera donné par des Arméniens : pouvez-vous nous décrire cette musique peu connue en Occident ?

La Simandre : Nous aurons la chance, pour ce concert, d’entendre de nombreux artistes, tous arméniens, qui nous livreront un répertoire de chants sacrés et traditionnels, du compositeur Komitas essentiellement. Le Révérend Père Komitas (1869-1935), musicologue, anthropologue également, a réalisé un travail considérable de recueil des chants traditionnels auprès des paysans arméniens, les a sauvegardés, retranscrits et arrangés en polyphonie.

La première partie sera interprétée par un chœur d’hommes, en polyphonie. 
Nous serons ensuite honorés de la présence de Gagik Muradyan, qui est l’équivalent d’un Jordi Savall arménien (avec qui il a travaillé d’ailleurs) et qui interprètera des chants traditionnels au kamantcha, instrument à corde, à la manière monodique des troubadours du Moyen-Âge arménien.
Enfin, un trio de l’ensemble musical Ververi présentera quelques mélodies marquées par la sonorité mélancolique des doudouks, instrument à vent rendu célèbre par la musique du film Gladiateur, et, d’autre part, le chanteur lyrique, Arnaud Khatcherian, interprétera des chants sacrés et populaires, dont une création contemporaine (2017) sur un poème de saint Grégoire de Narek (Xe), création qui sera présentée en première mondiale.

Voilà qui constituera un programme riche pour une grande soirée arménienne à laquelle nous vous attendons nombreux !

Le R&N : Comment peut-on se rendre à ce concert ?

La Simandre : Le concert aura lieu vendredi 8 février 2019, à 20h, dans la salle du Conseil de la Mairie du 9earrondissement de Paris sise au 6 rue Drouot, généreusement mise à disposition pour l’événement.

Votre responsablede pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe