La conférence du docteur Ghali et de Sœur Marie a permis d’informer sur la situation des protégés de Sœur Emmanuelle et de récolter des dons pour la construction d’une école.
L’action de Sœur Emmanuelle auprès des chiffonniers du Caire a survécu à la disparition de la religieuse franco-belge, naturalisée égyptienne. Elle est notamment poursuivie par celui qui a été son compagnon de route, Adel Ghali. Et le chemin de ce docteur égyptien, accompagné de Sœur Maria, l’a amené en France, à Sanary mercredi soir et Paris hier soir, à l’invitation de SOS Chrétiens d’Orient. Pour informer sur la situation de cette communauté majoritairement copte chrétienne mais aussi pour récolter des fonds afin de construire une nouvelle école à Ezbet el Nakhl, un des bidonvilles les plus pauvres de la capitale de l’Égypte.
A l’issue de leur conférence et d’un concert de musique classique assuré gracieusement par Marie-France Pellier (soprano), Céline Rabouy (orgue) et Elina Rodevic (violon), Adel Ghali et Sœur Maria ont ainsi récolté 1.000 euros en l’église sanaryenne Saint-Nazaire…en espérant encore plus à Paris. Et le souriant docteur nous a accordé un entretien.
Présentez-nous le quotidien des Coptes d’Égypte…
La vie est très dure en Égypte pour tout le monde mais elle l’est encore plus dans le sud du pays. La moitié des gens sont analphabètes, ils sont majoritairement très pauvres, ils vivent avec les animaux, ce qui pose des problèmes de santé : il n’est pas rare d’y avoir la gale….
Les coptes souffrent-ils d’être Coptes ?
Le plus important, c’est l’attachement du peuple copte à la foi, c’est de sentir la présence du Seigneur parmi nous : le Seigneur nous protège, que veut-on de plus ! Avec lui, nous n’avons peur de rien.
Quels sont vos projets pour donner un avenir aux Coptes d’Égypte ?
Nous rêvons depuis plus de vingt ans d’avoir une nouvelle école à Ezbet el Nakhl, qui compte un million d’habitants et 20.000 chiffonniers. La précédente a été construite en 1988 : elle a commencé avec 200 élèves et elle en compte désormais 3.000. Et il y a encore plus de 2.000 enfants qui ne sont pas scolarisés…
Nous avons déjà acheté un terrain de 12.600 mètres carré pour édifier cette deuxième école. Mais nous avons encore besoin de fonds pour la construction proprement dite, pour le mobilier, pour les fournitures…
La scolarisation des enfants est le plus important à faire ?
Oui. Pour les sauver, pour leur permettre d’avoir un futur meilleur, il faut leur donner une éducation sinon, ils vont devenir chiffonniers, mendiants… Et nous nous attachons à ce que nos classes ne comptent pas plus de quarante élèves, alors qu’ils sont soixante-dix dans les écoles d’État.
Avez-vous des exemples de chiffonniers s’étant sortis de leur condition ?
Le meilleur exemple est notre première école : 40% de ses encadrants sont d’anciens chiffonniers.
Un article de Sébastien Hénot