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Actualités des missions – Août 2024

ARMÉNIE

Les volontaires aident Khatchik, diacre arménien apostolique, à désherber la forteresse médiévale d’Amberd,

Niché au milieu des montagnes à plus de 2000 m d’altitude, c’est dans un cadre à couper le souffle que se situe l’église de Vahmarashen et la forteresse du VIIeme siècle qui lui fait face. Les deux édifices trônent en majesté sur la vallée verdoyante de l’Ararat. Le nom du fort en tire d’ailleurs son nom, Amberd signifiant littéralement « fort des nuages ». Sa construction a duré plusieurs siècles et a servi à des fins défensives, spécialement pendant les époques romaines et chrétiennes. Le roi Achote Erkat (Achote de Fer) est le premier roi à en avoir fait sa demeure. Le bâtiment est constitué de trois étages avec un grand escalier. Les bains thermaux ont été ajoutés au XIIIe siècle et sont situés hors du château.
 
« De ce lieu, des plaines verdoyantes et des vallées s’étendent à perte de vue, des vaches broutent librement au beau milieu des routes menant à la forteresse et les personnes en charge de l’entretien de ce lieu sont extrêmement accueillantes. D’ailleurs il nous arrive souvent de perdre la notion du temps lorsqu’ils nous invitent pour un café ou le déjeuner !
 
Dès notre arrivée, le diacre Khachik nous invite à prendre une tisane préparée par ses soins à partir de fleurs séchées de la montagne, avant que nous nous hâtions à l’entretien des lieux et à la rénovation d’un Khatchkar, croix en pierre arménienne.
 
Khachik, ancien soldat ayant combattu dans l’Artsakh, est seul à entretenir l’endroit que des touristes du monde entier viennent visiter. Il a donc besoin de notre aide pour débroussailler, nettoyer les murs de pierre de la forteresse et déblayer les marches qui y mènent. Sous un soleil de plomb et les crissements des cigales, il se joint joyeusement à nous.
 
C’est le cœur serré que nous quittons en fin de journée la forteresse médiévale d’Amberd tenue par un diacre à la fois gentil, accueillant et passionnant. »
SYRIE

Le centre culturel de SOS Chrétiens d’Orient à Alep bat son plein !

Des bruits cadencés semblables à des coups de pioche, résonnent dans le sous-sol du centre culturel de SOS Chrétiens d’Orient à Alep. Ce ne sont pas des nains cherchant un nouveau tunnel, mais des étudiants qui tapent avec massette et burin sur de gros blocs de pierre.
 
« La formation de taille de pierre, dispensée par M. Jony, entame une nouvelle session. Deux fois par semaine, pendant deux heures, les étudiants se réunissent dans les locaux prévus à cet effet.
L’objectif de cette formation est de les initier au métier de tailleur de pierre en leur enseignant le maniement des outils, les techniques de taille et les règles de sécurité. Les cours accueillent six bénéficiaires aux profils variés : en recherche d’emploi, en reconversion professionnelle, ou étudiants, tous unis par le désir d’acquérir de nouvelles compétences.
 
Dans un premier temps, les élèves tracent une rosace à l’aide d’un calque directement sur la pierre. Une fois le dessin reproduit, ils disposent des repères nécessaires pour débuter la taille.
 
Certains hésitent à frapper fermement de peur de casser la pierre. Au début, hésitants, le professeur Jony leur montre rapidement les techniques de taille, la manière de frapper avec le burin et de tenir les outils. Grâce à ses conseils avisés, les élèves progressent et l’on voit les rosaces prendre forme progressivement dans la pierre.
 
La patience et la persévérance sont essentielles pour progresser. Petits coups par petits coups, les élèves voient leurs progrès gravés dans le calcaire.
 
SOS Chrétiens d’Orient s’engage à offrir aux chrétiens des opportunités de formation afin de les aider à trouver un emploi et à retrouver une stabilité dans leur vie quotidienne souvent difficile. »

A Beyrouth, les volontaires animent des activités pour les personnes handicapées du centre de Baïtna.

« A notre arrivée, plusieurs activités sont déjà en cours, essentiellement manuelles : couture, tricot, confection de bracelets et colliers. Malgré notre appréhension d’être maladroits et de ne pas trouver les mots justes, nous sommes finalement très rapidement mis en confiance par les résidents.
 
Adam rejoint Michel dans la construction d’édifices en kaplas, qu’ils s’entraînent ensuite gaiement à renverser par leur souffle. Eloi perfectionne son arabe avec Maria. Hombeline tente d’apprendre le crochet avec Sadna, particulièrement minutieuse et précise. Après quelques tentatives infructueuses, elle parvient enfin à faire son premier cercle… pour s’entendre dire de Sadna que « c’est du mauvais travail ». Elle ne se démonte pas pour autant face à la franchise de son binôme, mais ne tarde pas à s’éclipser pour rencontrer d’autres résidents. Leur jovialité contagieuse, les rires et les sourires nous font oublier leur handicap et les difficultés linguistiques.
 
Chacun de nous nous essayons aux différentes tâches et activités aux côtés de nos nouveaux amis. Eloi se rend compte alors que la musique de fond – censée apaiser les résidents – peut tout aussi bien être remplacée par un rythme endiablé, et ce grâce à une simple intervention de ses dix doigts. Le contrôle pris sur l’ordinateur et nous voilà partis pour des danses plus ou moins réussies, mais toutes remplies de bonheur. Les résidents ne tardent pas à venir eux-mêmes nous chercher ; Marie est accaparée par Elie qui tente d’organiser une ronde, Éloi se voit pris d’assaut par un résident dont il a cru déchiffrer qu’il se prénommait aussi Elie, Alexandre coordonne de son mieux ses mouvements avec son partenaire qui ne peut bouger le poignet, Hombeline se fait inviter à valser tandis qu’Adam tente de détourner Michel des kaplas qui, décidément, le fascinent. Agathe, quant à elle, filme la scène d’un air malicieux, sans manquer une seule des performances.
 
Nous en profitons également pour sélectionner des musiques françaises, pour faire découvrir la culture francophone, mais surtout afin de chanter nous-mêmes plus facilement les paroles. Vient le moment de la fameuse danse de la chenille, tradition bien française, à laquelle participe un grand nombre de résidents. Nous finissons la matinée fatigués mais tous très heureux. »
IRAK

Les volontaires rénovent la crypte du monastère syriaque orthodoxe Saint-Matthieu.

« Ô toi qui surplombes les vallées, toi qui culmines le mont Alfaf, toi qui es le refuge des brebis égarées, c’est toi que je viens visiter. Mar Matti, Saint-Matthieu, tu es un monastère plus vieux que le monde. Savaient-ils, lorsqu’ils t’ont construit il y a de cela plusieurs milliers d’années en 363, qu’en 2024 tu serais toujours là, animé par la force vivante des moines ? Savaient-ils que deux millénaires après, les syriaques orthodoxes qui te gardent seraient toujours là, à prier les offices du jour et de la nuit ? Savaient-ils que les fidèles et les consacrés auraient à vivre et survivre à plusieurs massacres, ou destruction comme ce fut le cas en 1171, ou plus récemment par les hommes au drapeau noir ?
 
Ô toi qui as vu défiler des dizaines de milliers d’ouvriers s’activer pour te bâtir, imposant et majestueux, de marbre gris de Mossoul dont on voit les carrières du haut de te remparts, de pierres, extraites si proche de toi et de dorures, magnifiant et glorifiant le Roi du Ciel et de la Terre, c’est humblement qu’aujourd’hui, moi aussi, je viens poser ma pierre à l’édifice.
 
Cher monastère, tu as tellement souffert, tu as tellement résisté. Cher monastère, je viens t’aider. On nous a dit l’autre jour, que ta crypte allait mal : il paraît que le plâtre tombe de tes arcades, que le marbre s’arrache. Cher monastère, serais-tu fatigué de vivre ? Serais-tu las de ton histoire ? Ce n’est pourtant pas le moment d’abandonner, ah si tu savais l’espoir que tu donnes aux fidèles qui te contemplent, perché sur ta montagne ! Non, je suis là pour toi. Et c’est bien équipée que je viens.
 
Je n’ai pas de formation en maçonnerie, je n’ai jamais travaillé dans le bâtiment, mais rien ne m’arrêtera. J’essayerai, et tous ensemble, nous te rebâtirons. Je teste le marteau piqueur pour faire tomber de tes voûtes le plâtre qui t’étouffe, mais j’ai peur de te faire mal, tu me sembles si fragile. Alors pour te laisser te reposer un peu, je ramasse l’amoncellement de plâtre qui jonche le sol et le jette par la fenêtre, dans une grande benne.
 
Cher monastère, le travail que l’on fait pour toi nous épuise, nous fait mal, mais nous savons pour qui nous le faisons. Nous le faisons pour toi, pour que tu restes deux millénaires de plus en haut de la plaine de Ninive, pour que les chrétiens d’Orient te contemplent deux millénaires de plus et ne baissent pas les bras, pour que l’espoir ne quitte jamais la terre de Jonas, de Nahum et d’Abraham et que vive la chrétienté pour l’éternité. Alors tu vois, tu as été éprouvé par le temps et par les hommes, mais tant qu’il restera sur cette terre des gens pour rebâtir pierre par pierre l’édifice saint, le sanctuaire sacré que tu es, oui, je te le promets, tu resteras le symbole de la force du Christ et de la foi des martyrs chrétiens. »
EGYPTE

Le pape fête la fin de l’été avec les volontaires

Dans le quartier de Sharabeya au Caire, les volontaires et les enfants de la paroisse copte-orthodoxe Saint-Marc participent à la cérémonie de clôture des cours de l’été, en présence de Sa Sainteté Théodore II, pape d’Alexandrie et patriarche de toute l’Afrique et du siège de saint Marc de l’Église copte orthodoxe.
 
« Tôt ce matin, alors que le soleil commence à peine à réchauffer les rues animées du Caire, nous prenons la route pour Sharabeya, un quartier vibrant et coloré. Là-bas, pendant cinq semaines, nous avons dispensé des cours de français aux enfants de la paroisse, ajustant leur enseignement à leurs niveaux respectifs.
 
Jour après jour, j’ai vu grandir dans leurs yeux, l’éclat de fierté, leurs sourires s’élargir à chaque nouvelle phrase qu’ils maîtrisaient. Certains sont capables de prononcer parfaitement des phrases en français, leurs voix résonnent avec une assurance nouvelle, tandis que d’autres, bien que plus hésitants, parviennent à tenir de courtes conversations avec nous.
 
Cette dernière journée a une saveur particulière, une douceur teintée de nostalgie. Nos visages sont marqués par la fatigue mais illuminés par la satisfaction du devoir accompli.
 
Les enfants sont déjà rassemblés, habillés de leurs plus beaux vêtements, leurs yeux brillants d’excitation. Ils reçoivent leurs diplômes et sont très fiers en tenant ce papier entre leurs petites mains, symboles de leurs efforts et de leur réussite. Les applaudissements résonnent sous les hauts plafonds de la salle, et je ne peux m’empêcher de sourire, le cœur rempli de joie.
 
Ensuite, nous traversons les couloirs ornés pour rejoindre la résidence papale. Une atmosphère calme et solennelle règne. Le pape Théodore II, figure imposante et majestueuse, nous accueille avec un sourire bienveillant. Il nous remet également des diplômes en guise de remerciement et gratification. En sentant le papier glacé sous mes doigts, je comprends que ce moment sera gravé dans ma mémoire pour toujours. C’est un honneur indescriptible de recevoir ce diplôme de ses mains, un symbole de la reconnaissance de notre engagement auprès des enfants de la paroisse.
Après la cérémonie, il sort avec nous pour saluer les enfants qui attendent devant la cathédrale. L’air est rempli de leurs chants joyeux, leurs voix s’élèvent avec une pureté touchante sous le ciel d’un bleu éclatant. J’observe le pape les bénir, ainsi que nous tous, et je réalise à quel point ce moment est spécial.
 
Au moment de son départ, une vague d’émotions submerge les enfants. Ils se précipitent vers nous pour prendre des photos avec leurs professeurs. Ils sont très spontanés, certains ont les yeux brillants de larmes, peinent à dire au revoir, tandis que d’autres, avec une malice adorable, semblent soulagés de voir la fin des cours parfois exigeants.
Suite à cela, nous nous recueillons sur le tombeau de saint Marc, situé dans une petite crypte attenante à la cathédrale. En descendant les quelques marches qui mènent à la chapelle, l’atmosphère change progressivement, devenant plus intime et chargée d’une aura spirituelle profonde. Les murs de pierre, humides et frais, semblent chuchoter les prières millénaires de tous ceux qui sont venus avant nous. C’est un moment de communion silencieuse, où chacun de nous se retrouve face au divin.
 
Le temps semble suspendu, et dans ce silence sacré, je confie tous ces enfants.
 
Cet été s’achève dans une symphonie de rires et de sourires. Je chérirai ces souvenirs longtemps, avec un sentiment d’accomplissement qui flotte encore dans l’air de Sharabeya. »