Au monastère copte orthodoxe d’Anaphora, véritable oasis au nord du brouhaha des klaxons du Caire, les volontaires viennent régulièrement en aide à la communauté dans les tâches quotidiennes.
Le jour se lève à peine quand nous sortons de notre chambre. L’air frais caresse notre peau nous donnant la chair de poule. Au loin, on entend le chant gazouillant de quelques oiseaux perdus entre les palmiers. Le ciel est déjà clair, teinté de nuances d’orange ; il est 4h50 du matin et ce matin nous allons nettoyer la piscine.
Nous rejoignons Noura, volontaire égyptienne, qui nous explique comment procéder. Eponge dans une main, bassine de savon dans l’autre, c’est parti pour le lavage des parois de la piscine. Et nous frottons, nous frottons, nous frottons ; il faut enlever toute trace de mousse végétale.
Le ciel se lève peu à peu ainsi que la chaleur égyptienne, des gouttes commencent à couler le long de notre visage et nos doigts sont déjà fripés. Au bout d’une heure, les murs sont enfin propres mais quel n’est pas notre découragement lorsque nous apprenons que l’on doit faire de même pour deux autres piscines.
Mais ce n’est pas grave, l’heure n’est pas aux plaintes et nous nous remettons au travail. Nous frottons, pause, nous rinçons notre éponge, nous frottons, pause, nous étirons notre dos et nous refrottons. Le temps passe et nous ne nous rendons même pas compte que c’est déjà fini.
Le bleu du carrelage des murs a retrouvé sa couleur, propre délaissé de la poussière. Maintenant, c’est l’étape du sol. Armées de nos balais, nous enlevons la mousse, les saletés et l’eau accumulées. Déjà, notre piscine semble plus propre. Des cloques commencent à apparaître sur nos mains, le soleil tape, mais nous restons motivées, c’est bientôt fini.
Noura nous explique ensuite comment utiliser le karcher. Une main pour soutenir et une main pour guider, l’eau part au fur et à mesure et la piscine est propre. Après six heures de nettoyage, nous ressortons fières et fatiguées de notre travail, le monastère reprend vie dans le calme et la sérénité du jour, et il est l’heure maintenant de nous reposer autour d’un petit thé.