« La fraîcheur du lieu contraste avec la chaleur des rues beyrouthines. Le grand bâtiment blanc, entouré de fleurs et d’arbres, nous donne l’impression d’être à la campagne. Il est climatisé et l’air frais sortant des ventilateurs est très apprécié.
En franchissant le seuil de la maison, je sens mon estomac se nouer car c’est la première fois que je visite des personnes âgées. Je crains donc de ne pas réussir à communiquer avec elles, d’autant plus que je ne parle pas arabe.
Mais ces appréhensions sont de courte durée. En effet, après avoir été accueillis dans le salon de la maison par sœur Esperanza, la responsable, nous visitons les résidentes habitant ici. Cette dernière nous guide à travers les couloirs et nous présente avec une grande affection. Sa bienveillance se manifeste dans chacune de ses actions, comme si elle était le pilier de ce lieu spécial.
Contrairement à ce que je pense, nous pouvons échanger facilement avec les résidentes à propos d’anecdotes sur leur vie, sur ce qu’elles aiment, sur leur famille… Ces échanges sont d’autant plus profonds que de nombreuses personnes âgées parlent français et que nous pouvons compter sur sœur Esperanza pour nous traduire l’arabe pour celles qui ne le parlent pas.
Leila, une des résidentes, nous partage notamment ses souvenirs sur la guerre qui ravagea le Liban entre 1975 et 1990. Nous pouvons également danser et chanter avec elles : un beau moment de partage intergénérationnel qui nous apporte à tous beaucoup de joie.
Je suis touchée par la bonté de sœur Esperanza vis-à-vis des personnes âgées. Son écoute et le temps qu’elle passe avec chacune sont très appréciés par les résidentes. Cela leur permet de ressentir encore une certaine dignité alors qu’elles sont maintenant très dépendantes des autres dans leur vie quotidienne.
Je suis également marquée par les histoires de vie et la sagesse transmise par les personnes âgées. Elles nous apprennent en effet à valoriser les petites choses de la vie, à cultiver la patience et à apprécier chaque instant.
Avant de partir, nous admirons la chapelle de la maison de retraite. Ici, au cœur du bâtiment, les religieuses, infirmières et résidents peuvent se recueillir quotidiennement. Enfin, après une dernière photo, nous quittons le calme du lieu pour retrouver l’agitation de la ville. »