Dans le quartier de Sharabeya au Caire, les volontaires et les enfants de la paroisse copte-orthodoxe Saint-Marc participent à la cérémonie de clôture des cours de l’été, en présence de Sa Sainteté Théodore II, pape d’Alexandrie et patriarche de toute l’Afrique et du siège de saint Marc de l’Église copte orthodoxe.
« Tôt ce matin, alors que le soleil commence à peine à réchauffer les rues animées du Caire, nous prenons la route pour Sharabeya, un quartier vibrant et coloré. Là-bas, pendant cinq semaines, nous avons dispensé des cours de français aux enfants de la paroisse, ajustant leur enseignement à leurs niveaux respectifs.
Jour après jour, j’ai vu grandir dans leurs yeux, l’éclat de fierté, leurs sourires s’élargir à chaque nouvelle phrase qu’ils maîtrisaient. Certains sont capables de prononcer parfaitement des phrases en français, leurs voix résonnent avec une assurance nouvelle, tandis que d’autres, bien que plus hésitants, parviennent à tenir de courtes conversations avec nous.
Cette dernière journée a une saveur particulière, une douceur teintée de nostalgie. Nos visages sont marqués par la fatigue mais illuminés par la satisfaction du devoir accompli.
Les enfants sont déjà rassemblés, habillés de leurs plus beaux vêtements, leurs yeux brillants d’excitation. Ils reçoivent leurs diplômes et sont très fiers en tenant ce papier entre leurs petites mains, symboles de leurs efforts et de leur réussite. Les applaudissements résonnent sous les hauts plafonds de la salle, et je ne peux m’empêcher de sourire, le cœur rempli de joie.
Ensuite, nous traversons les couloirs ornés pour rejoindre la résidence papale. Une atmosphère calme et solennelle règne. Le pape Théodore II, figure imposante et majestueuse, nous accueille avec un sourire bienveillant. Il nous remet également des diplômes en guise de remerciement et gratification. En sentant le papier glacé sous mes doigts, je comprends que ce moment sera gravé dans ma mémoire pour toujours. C’est un honneur indescriptible de recevoir ce diplôme de ses mains, un symbole de la reconnaissance de notre engagement auprès des enfants de la paroisse.
Après la cérémonie, il sort avec nous pour saluer les enfants qui attendent devant la cathédrale. L’air est rempli de leurs chants joyeux, leurs voix s’élèvent avec une pureté touchante sous le ciel d’un bleu éclatant. J’observe le pape les bénir, ainsi que nous tous, et je réalise à quel point ce moment est spécial.
Au moment de son départ, une vague d’émotions submerge les enfants. Ils se précipitent vers nous pour prendre des photos avec leurs professeurs. Ils sont très spontanés, certains ont les yeux brillants de larmes, peinent à dire au revoir, tandis que d’autres, avec une malice adorable, semblent soulagés de voir la fin des cours parfois exigeants.
Suite à cela, nous nous recueillons sur le tombeau de saint Marc, situé dans une petite crypte attenante à la cathédrale. En descendant les quelques marches qui mènent à la chapelle, l’atmosphère change progressivement, devenant plus intime et chargée d’une aura spirituelle profonde. Les murs de pierre, humides et frais, semblent chuchoter les prières millénaires de tous ceux qui sont venus avant nous. C’est un moment de communion silencieuse, où chacun de nous se retrouve face au divin.
Le temps semble suspendu, et dans ce silence sacré, je confie tous ces enfants.
Cet été s’achève dans une symphonie de rires et de sourires. Je chérirai ces souvenirs longtemps, avec un sentiment d’accomplissement qui flotte encore dans l’air de Sharabeya. »