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Actualités des missions – Avril 2025

ARMÉNIE

Inauguration de la place arménienne de Khoznavar

À quelques kilomètres de Goris, non loin de la ligne de front avec l’Azerbaïdjan, se dresse le village de Khoznavar. Isolé dans les montagnes du Syunik, presque comme une enclave, ce village de 450 habitants vit principalement d’agriculture et d’élevage. Les maisons y sont construites à flanc de montagne, et seul un espace plat permet aux villageois de se rassembler : la place centrale.
 
Mais cette place, pourtant essentielle à la vie sociale du village, était en très mauvais état. Soutenue par un grand mur de pierre — dont un pan entier s’était effondré —, elle nécessitait d’importants travaux de consolidation et de rénovation. SOS Chrétiens d’Orient, grâce à la générosité de ses donateurs, a répondu à l’appel.
 
Aujourd’hui, après plusieurs mois de chantier, Benjamin Blanchard, directeur général de l’association, et Alexandre Goodarzy, chef de mission en Arménie, sont reçu par le maire de Khoznavar et les familles arméniennes du village pour célébrer son inauguration.
 
Cette place rénovée — avec son nouveau dallage, ses conduites d’évacuation d’eau, ses bancs publics, son éclairage, ses colonnes, son escalier en basalte et sa clôture — offre désormais un espace de convivialité digne de ce nom. Un bâtiment culturel, adossé à la place, abrite un théâtre et plusieurs salles communes : autant de lieux pour renforcer les liens entre les habitants.
 
Pendant l’inauguration, les traditions arméniennes sont à l’honneur : vin local, miel, discours et une danse folklorique exécutée par trois jeunes filles vêtues de costumes traditionnels. Le banquet qui suit, simple et généreux, témoigne une fois encore de l’hospitalité arménienne. Les toasts — les fameux genatz — fusent en l’honneur de l’amitié et de l’avenir.
 
Dans un contexte sécuritaire incertain, où l’isolement pousse parfois à l’exil, ce projet est un geste d’enracinement, une affirmation que l’Arménie se construit, pierre après pierre, sur sa terre historique.
IRAK

500 mètres de canal d'irrigation à réparer pour soutenir sept villages chrétiens irakiens !

Dans la vallée de Nahla, Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, et Jean Vallier, directeur de la communication, visitent les lieux du projet de rénovation de 500 mètres du canal d’irrigation qui alimente en eau les terres agricoles de la vallée.
 
« Le nez collé à la vitre de la voiture, nous ne voulons rien perdre de la beauté brute qui s’étale sous nos yeux : montagnes majestueuses, plaines infinies, une nature encore sauvage. Après quelques virages abrupts, nous atteignons le point de rendez-vous. Un groupe d’hommes nous attend : ce sont les représentants du village de Nahla, niché au cœur de la vallée du même nom.
 
Les salutations sont chaleureuses : poignées de main, accolades, puis nous partons, guidés par nos hôtes, à travers une forêt dense et silencieuse. Le sentier, escarpé et bordé de pins, serpente à flanc de montagne. En contrebas, un cours d’eau scintille entre les rochers.
 
Un agriculteur nous raconte que la vallée abrite sept villages chrétiens, peuplés de familles assyriennes installées ici depuis quatre générations. Leurs ancêtres ont fui les massacres perpétrés par la Turquie pendant et après la Première Guerre mondiale, cherchant refuge dans cette terre fertile.
 
Après vingt minutes de marche, nous atteignons un promontoire qui offre une vue imprenable sur le cours d’eau en contrebas. Le Mokhtar, chef du village, nous explique que cette eau irrigue les terres agricoles des sept villages alentours. Mais le canal d’irrigation, construit il y a des décennies, est aujourd’hui trop vétuste. Mal entretenu, fissuré par endroits, il ne permet plus une distribution équitable de l’eau. Le reste s’écoule librement, exposé aux sécheresses, aux crues et aux blocages naturels.
 
L’enjeu du projet devient alors évident : canaliser toute cette eau de manière durable afin de garantir un approvisionnement régulier et pérenne pour tous.
 
Sept kilomètres à réhabiliter, pour garantir la survie économique de sept villages. Un projet simple dans son objectif, immense par ses répercussions.
 
À l’issue de la visite, les villageois nous invitent à déjeuner. Fidèles à la légendaire hospitalité irakienne, ils nous reçoivent comme des frères. Dolma, riz parfumé, poulet rôti, soupe aux herbes,… Nous avons même l’honneur de goûter le riz et le yaourt issus de leur propre production. Un délice.
 
Nous quittons la vallée de Nahla le cœur plein. Plus besoin de présentations, désormais nous nous connaissons. Une relation s’est tissée, solide et sincère. Et en repartant, une certitude s’impose : ces familles méritent bien plus que notre aide. Elles méritent notre engagement durable. À notre prochain passage, les travaux auront commencé. Cette pensée seule suffit à nourrir notre espérance. »
EGYPTE

Des colis pour les familles coptes de la campagne d’Alexandrie.

Les volontaires effectuent une donation de colis alimentaires aux familles défavorisés d’Abis, un village.
 
« En cette belle après-midi, les bras chargés de colis préparés la veille — riz, pâtes, farine, sucre, sel, huile, thé… — nous empruntons les chemins de terre de ce village rural, guidés par un paroissien. Ces produits de première nécessité permettront aux familles de cuisiner des plats traditionnels, même en cette période de jeûne du Grand Carême.
 
À chaque maison, un accueil chaleureux. Une veuve nous ouvre sa porte : sa demeure est sombre, modeste, mais son sourire illumine la pièce. Elle nous parle de sa vie, de ses enfants partis en ville, de son attachement à la campagne. Un peu plus loin, une joyeuse bande d’enfants nous accueille chez leur grand-mère. Dans une autre maison, un vieux couple nous reçoit avec gratitude, émus de recevoir ce soutien inattendu.
 
Une jeune mère de trois enfants, abandonnée par son mari, nous confie ses difficultés à joindre les deux bouts. Une autre, veuve, ne quitte sa maison que pour aller à l’église, tandis qu’une troisième s’occupe courageusement de son foyer et de quelques animaux, avec l’aide de ses enfants.
 
D’une maison à l’autre, les récits se répètent : veuves isolées, familles nombreuses vivant dans des pièces sombres, à peine meublées, dont les murs sont décorés uniquement d’icônes ou de photos de proches disparus. Et toujours, ce même accueil !
 
Les enfants, eux, attendent chaque visite avec impatience. Le logo de notre association sur nos vêtements leur est familier. Ils nous montrent fièrement leurs jouets ou leurs bracelets, échangent quelques mots d’arabe, dans une spontanéité touchante. »
Syrie
SYRIE

Une nouvelle ligne de production pour produire 10 000 paques de pains par jour.

Située dans le gouvernorat de Homs, à une dizaine de kilomètres de la frontière libanaise, la ville d’Al Qussayr comptait plus de 130 000 habitants avant le déclenchement de la guerre civile syrienne, en mars 2011. Elle abrite une population pluriconfessionnelle, composée notamment de musulmans sunnites et de chrétiens, aux côtés d’autres minorités religieuses établies dans la région.
 
Comme partout en Syrie, le pain constitue la base de l’alimentation quotidienne. Il est produit dans des boulangeries artisanales ou industrielles, capables de répondre à une forte demande. Al Qussayr disposait déjà d’une boulangerie industrielle qui, avant 2011, nécessitait 18 tonnes de farine par jour pour fonctionner à plein régime. Mais la guerre a durement frappé le site, réduisant sa capacité de production à 10 tonnes quotidiennes.
 
Face à cette situation, SOS Chrétiens d’Orient a décidé d’agir en finançant l’installation d’une nouvelle ligne de production. Les objectifs sont multiples : il s’agit d’abord de doubler la capacité de production pour faire face à une demande croissante, dans un contexte de retour massif de réfugiés syriens venus du Liban. Ce renforcement permettra également de créer de nouveaux emplois : aujourd’hui, 32 personnes, dont une en situation de handicap, travaillent chaque jour à la boulangerie.
 
Depuis décembre dernier, le retour de milliers de Syriens a accentué la pression sur les infrastructures existantes. En partenariat avec le ministère syrien du Commerce intérieur et de la Protection des consommateurs, SOS Chrétiens d’Orient a donc mis en place une ligne de production flambant neuve, installée à côté de l’ancienne.
 
L’enthousiasme suscité par ce projet témoigne de l’urgence d’agir pour renforcer les capacités des structures agroalimentaires locales. La sécurité alimentaire, au même titre que la sécurité énergétique, la sécurité physique et l’accès à l’éducation, constitue l’un des piliers indispensables au retour durable des réfugiés et à la reconstruction du pays.