Waël Kassouha, chef de mission en Syrie, Jean-Rémi Méneau, adjoint chef de mission en Syrie, Firas Mourani, ingénieur de SOS Chrétiens d’Orient, Rita Zabita, responsable des projets de SOS Chrétiens d’Orient en Syrie, visitent une usine de fabrication de pains afin d’évaluer la faisabilité d’un nouveau projet.
« Il est sept heures du matin, Ramez, tout premier collaborateur de SOS Chrétiens d’Orient en Syrie, franchit la grille de la maison syrienne dans laquelle les volontaires sont installés. Je finis d’enfiler mon gilet de chargé de communication et le rejoins en bas. Nous montons dans le Van dans lequel bon nombre de volontaires se sont assis.
A Homs, nous retrouvons le chef de mission ainsi que son adjoint et nous prenons la direction du village d’Al Quosseir, à une petite demi-heure de la ville.
Epicentre de la guerre, l’ensemble de la région a vu ses installations et ses infrastructures être profondément détruites. Parmi les établissements endommagés ou détruits, on dénombre bon nombre de boulangeries. Or, celles-ci sont de toute première nécessité, en particulier les boulangeries dites « publics » dont le fioul et la farine sont subventionnés par l’Etat syrien afin de permettre aux plus pauvres de s’acheter des paquets de pain pour trois mille livres syriennes (environ vingt centimes d’euros).
À la suite des dégâts subis pendant la guerre, plusieurs boulangeries ne parviennent plus à produire suffisamment de pain pour subvenir aux besoins de toutes les populations locales.
C’est dans la perspective de financer la maintenance et la construction d’une nouvelle chaîne de production de pain que l’équipe de SOS Chrétiens d’Orient est aujourd’hui sur place. Quinze villages chrétiens alentours sont fournis en pain par l’usine publique d’Al-Quosseir, et chaque jour, pas moins d’un millier de paquets de pain manquent, laissant plusieurs familles chrétiennes sans cet aliment de base de la cuisine syrienne.
Toutefois, les chaînes de production de pain nécessitent plusieurs machines au coût élevé. Il faut compter pas moins de 150 000 euros pour la construction complète d’une nouvelle chaîne de production. La rencontre avec les acteurs locaux est indispensable afin de jauger au mieux les besoins.
Après une visite alléchante de l’usine, nous sommes reçus dans le bureau du directeur de l’usine. Il explique aux chefs de mission qu’en plus de subvenir à la totalité des besoins en pain de la région, une nouvelle chaîne de production aurait de nombreuses vertus en permettant la création d’emplois pour les communautés locales, en fournissant des revenus et des moyens de subsistance aux individus et à leurs familles ; et enfin au fonctionnement durable de l’usine en assurant une viabilité à long terme.
Déjà, il est temps de repartir. Nous remontons dans la voiture et je me dis qu’après tout, une association française qui permet d’augmenter la production de pain, quoi de plus normal ? »