En présence du champion de boxe arménien Youri Sakount, Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, Axel Rokvam, responsable du développement de l’association en Belgique, et Alexandre Goodarzy, chef de mission en Arménie, inaugurent un nouveau club de boxe et de savate française à Erevan, dont la rénovation et l’équipement ont été entièrement financés par les généreux donateurs de SOS Chrétiens d’Orient.
Un projet inédit pour les déplacés d’Artsakh qui peuvent désormais trouvés en cette salle un refuge et une opportunité de se reconstruire physiquement et mentalement. La boxe devient une métaphore pour la vie, où chaque coup reçu est une leçon et chaque victoire une preuve de persévérance et de courage.
« L’art de vivre ressemble plutôt à la lutte qu’à la danse en ce qu’il faut toujours se tenir en garde et d’aplomb contre les coups qui fondent sur nous et à l’improviste. » Marc Aurèle.
Boxer … un sport ? un défouloir ? D’aucuns disent que les boxeurs sont des personnes violentes qui ne savent pas se canaliser. Pour en être un moi-même, je dirai au contraire que les meilleurs boxeurs sont ceux qui ont un parfait contrôle d’eux-mêmes et une parfaite maîtrise de leurs émotions. L’on ne boxe pas pour faire mal à son adversaire, l’on boxe d’abord pour soi, pour se dépasser, pour affronter ses épreuves dans un environnement cadré et pour faire de sa vie un hymne à la résilience.
A cause de son histoire tumultueuse, l’Arménie a fait de la pratique de la boxe un sport national à l’orée du XX° siècle et si ce n’est qu’en 1956 que les premiers résultats probants tombent grâce à la médaille d’or de Vladimir Yengibaryan aux Jeux Olympiques dans la catégorie des poids super-légers, elle s’est imposée très vite parmi les cinq sports les plus pratiqués dans le pays, aux côtés de la lutte et de l’haltérophilie.
Et pour cause, chaque entraînement est une épreuve où l’on repousse ses limites physiques et mentales. Les coups portés sur le ring ne sont pas seulement des défis à la force corporelle, mais des tests de volonté. Affronter un adversaire, c’est avant tout affronter ses propres peurs et doutes. Chaque round est une bataille contre soi-même, où l’on cherche à aller au-delà de ce que l’on croyait possible. C’est dans cette quête de dépassement que l’on découvre des ressources insoupçonnées et que l’on forge un caractère à toute épreuve.
Mais la boxe, c’est aussi l’art de se contenir. Sur le ring, la colère, l’impatience et la précipitation sont des ennemis redoutables. Il ne suffit pas de frapper fort ; il faut frapper juste. Cette précision nécessite une maîtrise de soi, une capacité à rester calme et concentré même sous la pression la plus intense. La boxe apprend à canaliser ses émotions, à transformer l’énergie brute en puissance contrôlée. C’est une leçon d’humilité, où l’on apprend que la vraie force réside dans la maîtrise de soi, dans la capacité à rester serein face à l’adversité.
C’est dans cette optique de permettre aux déplacés de l’Artsakh de se reconstruire par le sport et le dépassement de soi que SOS Chrétiens d’Orient a rénové un club de boxe à Erevan et soutenu le combat du champion de boxe anglaise Youri Sakount, arménien vainqueur en deux rounds de 3 minutes du boxeur russe Elizbar Djologua le 9 juin dernier.