Les volontaires sont en sécurité, mais nous ne pouvons pas en dire autant de ces milliers de Libanais vivant dans le Sud du pays ainsi que dans le reste du territoire. Cela fait maintenant cinq jours que la situation entre le Hezbollah et Israël ne fait qu’escalader.
Depuis plusieurs mois, les avions israéliens survolent Beyrouth en franchissant le mur du son. Cette détonation, qui rappelle le bruit d’une explosion, est effrayante et ne manque pas de choquer tous ceux qui l’entendent. Malheureusement, la récurrence de cet acte en a forcé beaucoup à s’y « habituer ».
Pourtant, « nous ne pouvons pas prétendre que cela fait partie du paysage libanais, qu’il faut apprendre à vivre avec. Il ne faut pas. Il ne faut pas s’habituer aux bombardements, il ne faut pas s’habituer à la perte d’un proche, il ne faut pas s’habituer à l’insécurité, il ne faut pas apprendre à vivre avec l’angoisse permanente. »
Aujourd’hui, les Libanais ont peur. Les volontaires aussi ont peur, mais pas pour leur sécurité car tout est mis en place pour les tenir à l’écart des zones dangereuses. Ils ont peur pour tous leurs amis locaux, leurs élèves, les prêtres et religieuses qu’ils fréquentent toutes les semaines, pour les pauvres familles isolées dans les hauts étages des immeubles qu’ils visitent toutes les semaines et apportent des donations, peur pour tous ceux qu’ils ne connaissent pas et qui souffrent de cette injustice. Leur rêve à eux tous n’est pas l’argent ni le pouvoir, seulement la paix.
L’autre jour, ils étaient chez une famille pour donner un cours de soutien à une petite fille de 10 ans, quand, au même moment, des avions israéliens ont survolé la capitale. Tous se sont réfugiés dans la cuisine en leur indiquant de nous éloigner des fenêtres. Une des femmes a fondu en larme. Le traumatisme de l’explosion du port, il y a quatre ans, et la tension croissante sont insupportables pour les Libanais.
« Tous les jours, un nouveau drame survient, et nous ne pouvons rien faire, à part aider les victimes et apporter notre soutien à la population locale. »
Cependant, la mission continue, ils ne peuvent pas baisser les bras et perdre espoir. C’est de leur devoir de rester fermes et d’alerter sur la situation actuelle. Ils témoignent chaque jour de leurs activités et de missions, et aujourd’hui, ils témoignent de la situation politique du pays.
« Nous continuons notre mission, encore plus déterminés et en prière constante pour que la paix vienne sur le pays du cèdre.
Ce beau pays, aux mille facettes, carrefour entre les pays du Proche-Orient, dont la force d’âme et la résilience de la population ne cessent de nous impressionner.
Aujourd’hui, et pour tout le reste de notre mission, nos pensées et nos prières vont aux victimes et aux familles. Nous prions sincèrement pour un retour au calme le plus rapidement possible afin de mettre fin à ce carnage. »