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Première aide d’urgence à 105 familles libanaises du Sud-Liban

L’équipe de la mission d’urgence de SOS Chrétiens d’Orient, sous la supervision de Karen Achkouty, responsable des projets de SOS Chrétiens d’Orient au Liban et du Père Fakhri, prêtre en charge de la paroisse grecque orthodoxe de Rachaya El-Fekhar, offre des colis alimentaires aux familles libanaises déplacées en urgence à Beyrouth.

« Nous sommes près de Ghazieh, et plus précisément dans l’entrepôt où sont stockés les colis alimentaires offerts par les donateurs de SOS Chrétiens d’Orient et destinés aux familles du village de Rachaya El-Fekhar, dans la région du Sud-Liban.

Réputé pour son artisanat traditionnel de la poterie, le village se trouve néanmoins dans une position géographique sensible, proche des zones de conflit, ce qui le rend particulièrement vulnérable.

Directement impacté par les affrontements, le village fait face à des défis économiques, sécuritaires et sociaux considérables. Dans cette situation, il devient impératif de leur apporter un soutien concret, notamment en leur assurant la distribution d’un colis alimentaire pour chaque famille.

Pour autant, début octobre, l’entrepôt voisin à celui où s’entasse une centaine de colis alimentaires qui leurs sont destinés, est bombardé. Dans l’urgence extrême, nos courageux prestataires libanais chargent les cartons dans un camion et filent à Beyrouth pour les distribuer en toute sécurité.

Dans le même temps, les conditions de vie sont devenues si angoissantes et invivables, que 105 des 126 familles du village s’enfuient vers Beyrouth.

Rapidement, Karen remet en place la logistique de distribution sur Beyrouth. Un magasin de vêtement hors fonction en guise d’entrepôt, une liste recensant tous les villageois à Beyrouth et voilà la distribution qui commence.

Sur place, le père Fakhri est déjà là, il nous attend de pied ferme, ravi à l’idée de revoir prochainement ses paroissiens et de leur faire bénéficier d’une donation leur permettant de s’alimenter pour deux semaines.

Chacun des colis contient les mêmes aliments : 1kg de blé concassé, 2 kg d’haricots blancs, 2 kg de fèves, 1 kg de pois chiches, 2 kg de lentilles rouges, 4 paquets de Spaghetti, 1 paquet de lait en poudre, une bouteille d’huile de tournesol, 3kg de riz, 1 kg de sucre, 5 boites de thon blanc en conserve, 3 paquets de fromages, 1 sachet de mélange de zaatar, ce condiment si précieux dans la cuisine libanaise.

Aux côtés du père, et à ma grande surprise, je reconnais Elie, un Libanais rencontré l’année dernière, en novembre 2023 lorsque qu’avec SOS chrétiens d’Orient nous étions venus directement dans leur village pour distribuer également ces colis alimentaires. Ce brave homme est toujours là, prêt à aider.

À mes questions, il répond que la situation est la même qu’il y a un an, mis à part que les bombardements israéliens autour de son village et sur la région se sont terriblement intensifiés en volume et fréquence.

Ces derniers jours, 50 hectares de champs d’oliviers ont été perdu dans les incendies déclenchés par les bombes, et plusieurs routes ont été bombardées, ne laissant intact que l’axe principale pour se réfugier au nord, comme un message subliminal pour évacuer…

Sa maison, m’explique-t-il, appartient à sa famille depuis trois générations. Son grand-père était un potier très qualifié. Depuis plusieurs années, ses parents et ses deux sœurs transitent régulièrement entre le village et une maison de secours dans la région de la Bekaa, également sujette aux bombardements. Cette fois les deux habitations sont laissées à l’abandon momentanément et ils sont à Beyrouth. Lui-même, d’ordinaire au Luxembourg pour son travail, est revenu en urgence auprès des siens.

Un autre homme plus âgé est là. Lui aussi vient bien du village mais cela fait longtemps qu’il ne l’a pas revu de ses propres yeux. Un de ses deux reins ne fonctionne plus, il est donc prisonnier de ses trois dialyses par semaine à Beyrouth. Dès qu’il est entré, c’est avec chaleur que les hommes le saluent et le retrouvent. Les colis attendront.

Ils se regroupent, s’embrassent et discutent. Leurs visages portent les lignes du tracas. Ils sont anxieux. L’un d’entre eux affirme qu’il retourne au village dans deux, jours, sa mère, sa femme et ses enfants étant désormais plus en sécurité ici. Il ne conçoit pas d’abandonner sa terre. »

Plus que jamais, redoublons de prière pour tous ces Libanais éprouvés pour la guerre et pour la paix au Proche-Orient.

Avec 2810€, vous offrez des colis alimentaires à 105 familles libanaises du Sud-Liban.