La croix rassemble, et ceux qu’elle rassemble en tirent la joie. J’ai aimé m’oublier dans cette joie que communiaient les âmes présentes. Peut-être qu’on en oubliait aussi les raisons pour lesquelles on était présent, mais inconsciemment non, car à cette occasion la joie a procédé de la croix. Dire communier n’est pas, non plus, un abus. La liesse des festivités et la frénésie heureuse faisaient vibrer en un accord uni les cordes de nos esprits. Car les barrières culturelles étaient ainsi écroulées, je m’imbriquais pleinement dans l’évènement qui me le rendait par la solidarité naturelle. L’aide et l’attention mutuelle lors de l’ascension de la montagne m’ont particulièrement touché.
Et ces états d’âmes prennent une profondeur magnifique quand on s’imagine qu’ils sont les mêmes, chaque année, depuis 326. Donc, chaque année, depuis que Saint Hélène a trouvé la croix, le feu se ravive comme si la croix avait été retrouvée aujourd’hui. Et ce, que par le souvenir. Car je ne l’ai pas lu dans des livres, mais vu de mes yeux, la Tradition prouve le caractère tangible de notre religion. Les faits sont là : tant l’ont célébré avant, d’autres la célèbreront encore, aujourd’hui c’est nous qui étions comme sur le chemin de Jérusalem à Constantinople avec Sainte Hélène en l’an 326. Et qu’est-ce qu’on annonce à l’Humanité par notre brasier ? Qu’on a trouvé la preuve matérielle de son salut, la Sainte Croix.