À l’ombre des vieux immeubles gris éparses à travers la vallée, les volontaires s’immergent dans un hameau de sourires et de vie. Là, au cœur de la ville d’Ararat, ils découvrent la joie des habitants pourtant démunis. Depuis l’an dernier, la guerre s’est ajoutée à la pauvreté, parmi le déluge de fléaux qui accable la région. Pourtant, l’Espérance est de mise pour les fiers habitants d’Ararat, qui veillent sur leur terre et s’attachent à les y accueillir avec une générosité sans faille.
Après avoir réalisé nombre de donations d’urgence, les volontaires ont souhaité aider les Arméniens d’Ararat de manière plus pérenne. S’ils avaient déjà permis la donation d’animaux aux familles les plus précaires, il a fallu ensuite penser des projets de plus grande ampleur. Aménagement urbain, reconstruction et développement économique sont désormais les objectifs à suivre.
Sur les murs abimés du centre de la commune, les volontaires ont dessiné un soleil devant lequel rayonnent les rires des enfants d’Arménie. SOS Chrétiens d’Orient vient œuvrer à la création d’une arche de paix au pied du mont Ararat, malgré les brisures et difficultés amoncelées ces dernières années.
Lors de leurs différentes visites, les volontaires ont pu voir les très nombreux enfants jouer au cœur de blocs de béton ternes sur le bitume et la terre. Certains d’entre eux ont perdu un grand frère à la guerre. Beaucoup d’entre eux grandissent dans la peur et l’angoisse de voir leur tendre cité disparaitre.
L’idée est donc naturellement venue d’embellir cet espace de jeu, de le rendre plus joyeux et plus attractif afin que les enfants y partagent des souvenirs mémorables dans un environnement sécurisé.
Le projet s’est scindé en deux activités principales : d’une part l’aménagement d’un espace afin de préparer l’installation des infrastructures de jeux ; de l’autre la peinture de deux grands murs afin d’y créer sur l’un, une cage de football, et sur l’autre, une fresque participative et colorée. Pour cela, les volontaires se sont rassemblés et mobilisés sur trois jours, plus motivés que jamais à assainir, améliorer et décorer cet espace dédié aux enfants.
Pioches, pelles et pinceaux à la main, ils entament les travaux. Du petit matin jusqu’aux heures les plus chaudes de la journée, ils profitent de l’absence des enfants, encore à l’école, pour avancer. Aux fenêtres et balcons, les habitants observent avec étonnement les Français en t-shirt blanc retourner la terre, déplacer des branches, remplir des sacs de terre…
Quelques coups de pioche et de pinceau plus tard, les enfants arrivent, ravis de voir une telle activité près de chez eux. Ils se ruent sur le matériel restant afin de nous aider, chacun à sa manière. Ils ne lésinent pas sur leurs efforts. Les plus costauds se joignent avec beaucoup d’entrain aux garçons et contribuent à l’aplanissement du sol en vue d’y déverser une couche de sable sur laquelle seront installées les arcades de jeux, commandées ou réhabilitées. Ceux ayant un talent artistique retrouvent les filles qui ont entamé la peinture de la cage de football. Une vague de sourires, de rires et d’entraide se déverse sur le chantier, motivant, plus que jamais, les volontaires à donner leur maximum.
Encadrer ces dizaines enfants pleins d’énergie et de bonne volonté n’est pas des plus facile, mais ces derniers se voient rapidement attribuer un rôle qu’ils remplissent avec beaucoup d’application.
L’un peint en vert, l’autre va chercher une échelle, un dernier s’occupe d’apporter de l’eau. Les familles se joignent vite à nous par curiosité, pour nous encourager ou nous féliciter.
Fidèles à leur bienveillante et grande tradition d’accueil, les habitants d’Ararat ne nous laissent pas une journée sans nous accorder le délicieux plaisir de goûter aux nombreux mets préparés dans les immeubles voisins. Ainsi, chaque soir, les Arméniens nous proposent de partager ces délicieuses spécialités avec eux.
Ils sont touchés par notre présence, mais également par notre attachement à l’Arménie et notre ineffable volonté de lui venir en aide.
Les enfants d’Ararat peuvent désormais profiter d’un havre de paix et beauté dans lequel ils pourront jouer et s’amuser en toute liberté. Sur la fresque murale, peinte devant la large aire de jeux, un drapeau du pays surplombe la mythique montagne. Le soleil resplendit désormais sur les neiges éternelles d’un mont Ararat au pied duquel riront encore longtemps tous ces enfants. Pour ancrer sur la pierre tous ces souvenirs et conclure ce chantier, chacun appose la marque de sa main colorée à la peinture jaune, rouge ou bleu. Un témoignage de l’histoire qui jamais ne s’effacera.
Aidez-nous à apporter de la joie à tous ces enfants vivant dans un pays en guerre, ayant perdu un père ou un frère lors des combats et pour lesquels le jeu est un moyen de garder leur âme d’enfant.
Le toboggan, les balançoires, le portique pour balançoire et le transport du matériel revient à 950€.
Clémence et Nathan, volontaires en Arménie.
