Face à la multiplication des actes de violence observés contre les chrétiens en Turquie, le député Jean Lassalle a interpellé officiellement le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, auquel il demande de réagir urgemment et de soutenir la population chrétienne menacée de disparition (texte complet ci-dessous, QE du 28 juillet 2020). Dans la région de Tur’Abdin, au sud-est de la Turquie, les chrétiens sont passés de 30 000, dans les années 60, à moins de 2 000 aujourd’hui. Accusés et soupçonnés en permanence de soutenir le PKK (Parti séparatiste kurde) contre la Turquie, ils sont victimes d’une véritable discrimination organisée par les autorités administratives.
Depuis leur disparition en janvier 2020, SOS Chrétiens d’Orient s’est inquiété et ému du sort d’un couple de chrétiens âgés enlevés chez eux par des individus armés non identifiés, dans la région de Sirnak. Si le corps de la femme a été retrouvé deux mois plus tard, les onze enfants de la famille restent sans nouvelles de leur père. Les autorités turques n’ont mené qu’une enquête superficielle, qui a prestement été classée confidentielle. La famille Diril se voit aujourd’hui dans l’obligation de porter leur plainte devant les instances internationales, afin que la lumière soit faite sur la disparition de leur père.
Les persécutions sont régulières et de toutes natures. Récemment, ce sont encore des vignes appartenant à des familles chrétiennes de la région qui ont été incendiées, puis les sept cents oliviers du monastère syriaque orthodoxe de Mor Hananyo, à Mardin.
Derrière l’acte, fortement symbolique, de la transformation de la basilique Sainte-Sophie en mosquée, c’est toute une population qui souffre de discriminations et de violences organisées. La France, pays des Droits de l’Homme et partenaire de la Turquie au sein de l’Otan, a le devoir de réagir et de soutenir ces populations chrétiennes qui n’ont déjà que trop souffert.