« Au tout début les enfants sursautaient, maintenant ils comptent les obus et les missiles » Pauline, habitante de Aïn Ebel, Sud-Liban
Au nord de la frontière israélienne, sur un paysage de collines verdoyantes et de champs cultivés, des bombes tombent sans cesse sur les centaines de familles qui n’ont nulle part où fuir. Sur ce front qu’est devenu le Sud-Liban, elles vivent entre deux feux, au milieu de la guerre aveugle que se livrent Israël et le Hezbollah depuis des années, et qui s’est considérablement intensifiée depuis les évènements funestes du 7 octobre 2023. Aujourd’hui, le sud du Liban subit de plein fouet les répercussions du conflit israélo-palestinien, un conflit dont les conséquences dépassent largement les frontières immédiates de la région.
Depuis la récente escalade des tensions, plus de 50 000 personnes ont été déplacées, fuyant les bombardements, les affrontements armés, et l’insécurité croissante. Le nombre de victimes ne cesse d’augmenter, avec plus de 300 morts et 1 200 blessés au cours des derniers mois seulement, dont une grande partie sont des civils. Ces chiffres alarmants, bien qu’incomplets, témoignent de la tragédie humaine qui se déroule au Moyen-Orient. Les infrastructures du sud du Liban, déjà fragilisées par des décennies de guerre, sont aujourd’hui en ruine. Les routes sont impraticables, les hôpitaux débordés, et de nombreuses écoles ont dû fermer leurs portes. L’eau potable et l’électricité deviennent des ressources rares. L’économie, déjà affaiblie, est au bord de l’effondrement, plongeant des milliers de familles dans la pauvreté extrême. Ce sont les innocents, enfants, femmes et hommes, qui paient le prix fort de ces violences incessantes. Ils peinent à se nourrir quotidiennement.
Au cœur de cette crise humanitaire et présent depuis 2014 au Liban, SOS Chrétiens d’Orient apporte une aide d’urgence à ces populations majoritairement chiite et à minorités chrétiennes, sunnites et druzes. Nous acheminons, entre autres, des centaines de colis alimentaires remplis de biens de première nécessité pour les foyers les plus démunis. Nous finançons également un soutien psychologique ainsi que des colonies d’été à destination des enfants. Nos volontaires continuent de donner leur temps et leur bras au service des libanais dans le besoin.
Une aide humanitaire est loin d’être suffisante. Il est impératif que les acteurs de la communauté internationale prennent conscience de l’urgence de la situation du Liban, triste théâtre d’affrontements qui le dépassent, et agissent pour une solution diplomatique juste et durable. La paix seule pourra permettre à cette région éprouvée de se reconstruire et de préserver les racines chrétiennes millénaires qui en font un carrefour unique des civilisations.
En cette journée internationale de la paix, ne fermons pas les yeux, ne laissons pas le Liban sombrer dans un combat qui n’est pas le sien, et qui menace de gagner le Moyen Orient tout entier.