En août 2014, des centaines de réfugiés irakiens ayant fui Daesh affluent dans la capitale jordanienne. Hébergées dans des halls d’églises puis dans des petits appartements, ils vivent à la dure, sans leurs biens, avec leurs seuls souvenirs d’une vie désormais passée. Pour eux, l’Irak c’est terminé. Ils n’y retourneront pas.
800 familles ont trouvé refuge dans la paroisse latine du quartier de Marka, l’un des plus pauvres d’Amman. Grâce au Père Khalil Jaar, en charge de la paroisse, ils ont trouvé de quoi survivre et espérer. Afin « qu’ils ne perdent pas une minute de leur vie », le Père a ouvert une école du soir pour 200 enfants irakiens. C’est ici, que nous retrouvons les volontaires.
A l’automne 2015, les donateurs de SOS Chrétiens d’Orient ont permis la création d’un espace extérieur pour les enfants jordaniens et réfugiés irakiens de l’école latine de Marka. L’équipe de volontaires a pu participer activement aux travaux, et ce durant une semaine.
Anciennement cour arrière désaffectée, cet espace servira désormais pour des classes en plein air, des activités d’expression artistique, de scène pour des représentations et autres jeux extérieurs.
Cet aménagement a nécessité six jours de travail sans interruption. Dans un premier temps, volontaires et pères de famille ont travaillé sur du gros œuvre : élagage et nettoyage avant de passer à la maçonnerie pour la réfection des murs de l’enceinte. Ont suivi la construction d’un petit espace vert, ainsi que d’un muret permettant de séparer la scène de la cour.
Après cette première étape qui a duré trois jours, les enfants se sont donnés à cœur joie dans la peinture et la décoration de ce nouveau lieu de vie. A l’aide de pinceaux, pochoirs et bombes de couleurs; des fleurs, papillons, étoiles et épis de blés prennent forme en rouge, vert, jaune, brun, or et argent, le tout sur fond turquoise dans un tohu-bohu d’innocence et d’enthousiasme !
Autour de la concrétisation de ce rêve, enfants irakiens et enfants jordaniens ont travaillés main dans la main, avec beaucoup d’entrain. Ce fut également l’occasion pour les volontaires de resserrer les liens avec les parents réfugiés et de connaître mieux leurs histoires.
Cet espace, jusqu’alors laissé à l’usure du temps, pourra accueillir les cris de joie des enfants irakiens réfugiés à Amman ! Certains, marqués par les horreurs qu’ils ont vues, sont effrayés à l’idée de sortir et le sont toujours. Une cour, ce n’est pas grand-chose pour nous ; pour eux, ce sont quatre murs aménagés qui leur donne de la sécurité.