Au fin fond de la campagne syrienne, les villages sont de véritables tissus multiconfessionnels, où cohabitent plusieurs églises chrétiennes et des communautés musulmanes. C’est le cas d’Al-Misherfieh. Ici, les alaouites côtoient les maronites et les grecs-orthodoxes.
Mais le poumon de chaque communauté, comme partout en Orient, ce sont les centres paroissiaux, qui sont des lieux de vie, de retrouvailles et de cérémonies pour les chrétiens du village. En proposant un lieu de rencontre entre tous les chrétiens, le village pourra compter sur des communautés unies.
A Al-Misherfieh, la construction de centre paroissial a débuté en 2019, avec l’aide de SOS Chrétiens d’Orient. Mais le covid et la loi César ont eu raison du projet. Aujourd’hui, l’association veut donner un nouveau souffle au chantier.
Pour ces chrétiens qui ont vécu la guerre et les exactions djihadistes, se retrouver en communauté est vital. Pour les enfants qui n’ont connu que les affrontements, il est temps de construire un avenir nouveau, basé sur des racines solides. Pour le clergé qui a porté à bout de bras les habitants pendant ces dures années, retrouver un semblant de paix est une nécessité.
Du futur centre paroissial, les chrétiens d’Al Mishrefieh ne connaissent que les quatre murs. Il devra héberger une école, une salle de cérémonie et un local pour les jeunes. Sur demande du métropolite de l’archidiocèse grec-orthodoxe de Homs, Monseigneur Georges Abu Zakhem, SOS Chrétiens d’Orient s’est rendu sur place en 2019 pour entamer la construction de l’édifice.
Aujourd’hui, tout reste encore à faire : poser les fenêtres, installer l’électricité, équiper l’intérieur, poser les dalles de la cour extérieure. Pour cette seule année, les travaux ont nécessité 25 000€, qui ont été en grande partie donné par le Président Valéry Giscard d’Estaing (+) et son épouse Anne-Aymone.
A l’issue des travaux, les volontaires apporteront leur concours aux habitants du village en dispensant des cours de français.
Tout reste à faire dans ce village reculé de Syrie. Soutenir ce projet, c’est donner un nouvel élan à des chrétiens privés de lieu de rencontre et épuisés par des années de souffrance. C’est leur permettre de trouver la ressource spirituelle nécessaire pour rester sur place et assurer une présence chrétienne.
Lors de la guerre, nous avons compris l’importance de notre rôle dans la reconstruction sociétale. Par notre travail et notre présence, nous offrons un témoignage chrétien essentiel.