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Anne-Sophie, bénévole en Irak avec SOS Chrétiens d’Orient

La Nouvelle République

L’étudiante tourangelle revient d’une mission de trois mois au Kurdistan irakien où elle a aidé les réfugiés chrétiens qui fuient Daesh.

Alors que beaucoup de jeunes Français ne rêvent que d’aller faire la fête à Mykonos ou à Ibiza, Anne-Sophie Devineau, 19 ans, qui a « eu envie de partir ailleurs mais surtout de donner de mon temps pour les autres, de me sentir utile », revient d’une mission humanitaire de trois mois au Kurdistan.

Étudiante en techniques de commercialisation à l’IUT de Tours-Nord, elle est partie avec l’association SOS Chrétiens d’Orient dans le cadre de la mission Irak.
« Il y a trois ans, lorsque j’étais lycéenne à Notre-Dame-La-Riche, j’étais déjà partie avec d’autres jeunes sur l’île italienne de Lampedusa, dans un camp de migrants africains. C’était essentiellement de l’observation et cela m’avait donné envie d’être dans l’action », explique-t-elle simplement.

Irak
Type d'intervention

Cette fois-ci, Anne-Sophie, qui était l’une des plus jeunes bénévoles mais déjà très mature, a été dans le concret : « Nous étions basés à Erbil. Les réfugiés irakiens et syriens persécutés par Daesh y transitent, généralement pour partir en Australie. » Vivant à Ankawa, le quartier chrétien d’Erbil, la dizaine de bénévoles était chargée d’aider les familles réfugiées : nourriture, hygiène, petit matériel électroménager ; le temps de tenir entre les deux à huit mois de délai nécessaire pour l’obtention du visa. Beaucoup attendent aussi de rentrer chez eux, quand leurs villages seront libérés : « Nous allions à leur domicile, à l’écoute de leurs besoins, même si beaucoup, par fierté, ne demandaient rien. Il y avait un véritable échange entre chrétiens d’Orient et d’Occident. « J’ai été très touchée par certaines familles, surtout lorsqu’il y avait des jeunes de mon âge, qui avaient tout abandonné dans leur pays, connu des bombardements, même dans les écoles, Ils nous montraient leurs photos, seuls souvenirs de leur ancienne vie. »

La jeune bénévole se rendait également régulièrement au nord du pays, à Badaresh, dans la vallée de la Sapna, dans le cadre d’un « projet pommes » auprès des agriculteurs, « dans le but de faire revivre l’économie locale ». Avec une autre volontaire de SOS Chrétiens d’Orient, elle a aussi mis en place un projet d’école pour 70 enfants syriens qui va débuter en juillet. « Je suis très fier d’Anne-Sophie », ajoute Alain Devineau, ancien adjoint à l’urbanisme et au patrimoine, en parlant de sa petite-fille, qui, comme toute la famille, était un peu inquiet. « Même si Erbil et Badaresh sont loin des combats, à notre arrivée, nous avons été mis en garde contre le risque de kidnapping et il était interdit de sortir seul. Souvent nous étions accompagnés d’un traducteur. « Mais les seuls coups de kalachnikov que j’ai entendus sont ceux qui ont été tirés pendant les élections. En France, pour fêter quelque chose, on prend l’apéro ; là-bas, on tire en l’air. »Heureuse de son expérience mais aussi contente de revenir « dans un pays où on peut se promener en toute liberté et sans être regardée avec insistance par les hommes », Anne-Sophie Devineau sait déjà qu’elle repartira. « C’est sûr ! »

Votre responsablede pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe