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Que faire face à l’agonie des chrétiens dans les pays les plus touchés par l’islamisme et la guerre

Radio Espérance

« L’année dernière un étudiant parisien de 21 ans, Charles de Meyer, se posait la question suivante : que faire face à l’agonie des chrétiens dans les pays les plus touchés par l’islamisme et la guerre.

 

De cette réflexion est née l’association SOS Chrétiens d’Orient fondée avec quelques-uns de ses amis, elle les a conduits à Damas, ils se sont rendus à Noël pour apporter aux Chrétiens de Syrie quelques 4 tonnes de jouets offerts par d’autres français.

 

Le même groupe vient de repartir toujours chargé de cadeaux mais pour l’Irak cette fois, afin de vivre la semaine sainte avec les Chrétiens de ce pays dont on ne parle plus trop mais où les disciples du Christ continuent de vivre dans la précarité et l’incertitude.

 

Avant de partir, Charles de Meyer a déclaré : « Nous souhaitons être dans ces pays les antithèses des djihadistes français qui partent combattre dans ces pays. Nous voulons être habités de charité et inscrire notre voyage dans cette longue histoire que nous partageons avec les Chrétiens d’Orient. Nous souhaitons que les gens prennent conscience que des Chrétiens meurent pour leur foi dans le berceau-même de la foi. »

Irak
Type d'intervention

Leur initiative a reçu le soutien public de Monseigneur Marc Aillet évêque de Bayonne, qui leur a écrit : « Les hommes et les femmes que vous allez rencontrer vivent le martyr au quotidien parce qu’ils font le choix de ne pas cacher ce qu’ils ont vu et entendu. Je vous invite à recevoir d’eux un témoignage de foi quand vous ferez œuvre de charité et de vivre avec eux l’expérience du chrétien celle qui nous pousse à regarder et accepter la croix comme instrument du salut par fidélité à Jésus-Christ. » Charles de Meyer et ses compagnons ne peuvent se rendre que dans le Kurdistan.

 

La province autonome du Nord de l’Irak est en effet le seul endroit où prévaut la sécurité, raison pour laquelle de nombreuses familles chrétiennes y ont trouvé refuge. Là, ils rencontreront sûrement des dominicaines de Sainte Catherine de Sienne, une congrégation irakienne reconnue canoniquement en 1928. A l’origine, ces femmes consacrées étaient des tertiaires dominicaines, on les appelait familièrement les catherinettes, ainsi que l’ancienne supérieure générale, Sœur Marie Thérèse Hannah qui vient de publier des souvenirs émouvants dans un ouvrage Attirée par l’Amour aux éditions du Cerf. Elle y retrace l’histoire de cette communauté qui est au service des besoins pastoraux, spirituels et éducatifs de l’Eglise et compte aujourd’hui 147 religieuses, toutes irakiennes, réparties dans 27 couvents. L’ouvrage de Sœur Marie Thérèse Hannah est l’occasion pour elle de rappeler l’ancienneté de la présence dominicaine au pays d’Abraham. Après un bref passage au temps des croisades suivi d’une longue interruption, deux italiens fils de Saint Dominique furent envoyés à Mossoul, l’Antique Ninive en 1750 afin d’y ouvrir une mission souhaitée par le pape Benoît XIV.

 

Là, outre la formation des futurs prêtres de tous rites catholiques, pensionnaires du séminaire Saint Jean, les dominicains diffusèrent toutes formes de culture notamment la photographie et le cinéma. En octobre 2000, lors d’un séjour dans la ville, j’ai pris la mesure de l’œuvre magnifique accomplie là-bas par les dominicains, frères et sœurs, en écoutant l’hommage que leur rendaient de nombreux musulmans. A cette époque, les chrétiens vivaient très paisiblement à Mossoul.

 

Je me souviens de processions dans les rues avec tout le clergé revêtu d’ornements liturgiques, croix en tête. Malheureusement, suite à l’invasion américaine de l’Irak survenue en 2003 et à l’irruption des terroristes d’Al Qaïda, les attentats, massacres et autres violences commis contre les chrétiens ont contraint les religieux et laïcs à quitter la cité. Les dominicaines de Sainte Catherine ont dû abandonner leur maison-mère dans laquelle j’avais logé, et se disperser avec leurs novices dans les couvents des environs ou à l’étranger ce qui est l’objet d’une grande souffrance, comme le montre Sœur Marie-Thérèse Hannah. Nul doute que la visite de SOS Chrétiens d’Orient encouragera ces chrétiens oubliés à persévérer dans leur noble vocation. »

Chronique proposée par Annie Laurent

Votre responsablede pôle

Pauline Visomblain

Responsable des relations presse