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Pris en otage par les islamistes, Alexandre Goodarzy témoigne

Causeur

Le 26 mars 2020, quatre membres de l’association SOS Chrétiens d’Orient étaient libérés après avoir été pris en otage pendant 66 jours près de Bagdad. Dans Guerrier de la paix, Alexandre Goodarzy raconte sa captivité.


20 janvier 2020. Bagdad. Une sirène retentit. Un puissant véhicule blanc vient de dépasser le petit taxi qui transporte Alexandre Goodarzy et ses collègues de SOS Chrétiens d’Orient. Devant eux, le véhicule qui les précède pile. Une autre voiture semblable à la première vient se coller à l’arrière. Plusieurs hommes en cagoules, armes automatiques en main, jaillissent. Ils crient pour faire sortir de leur voiture les membres de l’ONG française, qui viennent d’atterrir à Bagdad et qui les prennent d’abord pour des policiers irakiens.

Irak
Type d'intervention

Un prof français de 37 ans capturé

Accusés par leurs mystérieux ravisseurs d’être des espions à la solde des Américains, les quatre prisonniers ont subi des tortures psychologiques terribles pendant deux mois et demi de détention. « Ils laissent systématiquement la lumière allumée, diffusent le Coran à fond, torturent des gens dans les chambres à côté, ils font tout pour que l’on ne puisse pas dormir. »

Guerrier de la paix est sorti le 24 mars. Alexandre Goodarzy, professeur d’histoire-géographie de 37 ans, y raconte les principales étapes de sa captivité et revient sur son engagement au sein de SOS Chrétiens d’Orient, association qu’il a rejointe en 2014 comme simple volontaire. Depuis longtemps, Goodarzy est séduit par la Syrie, qu’il a visité plusieurs fois : “J’avais aimé le pays, les gens, cette bonté naturelle et cette façon de vivre qui ne se discute pas”. À Cholet, en France, le professorat l’ennuie: “L’ambiance générale en France me minait. Rien de grand, rien de beau, rien de puissant n’arrivait dans le pays”. Devenu chef de mission en Syrie, il y a déjà passé cinq ans entre zones de guerre et gouvernementales lorsqu’il est enlevé. Cette expérience confère au livre une analyse fine et détaillée des enjeux politiques de cette région en guerre, où les Chrétiens d’Orient sont une minorité martyre qui tente de survivre, parmi bien d’autres populations malheureuses.

Un récit à la gloire de SOS Chrétiens d’Orient

Créée en 2013, SOS Chrétiens d’Orient compte aujourd’hui une soixantaine de salariés et a envoyé plus de 2 000 volontaires en mission dans les pays du Moyen-Orient. Enlevés par un groupe de miliciens chiites, les trois Français ainsi qu’un Irakien de l’organisation ont fait face à des conditions insalubres : « un hangar puant, crasseux et humide ». Cet enlèvement est bien sûr une épreuve, mais aussi le temps d’un approfondissement de la vie intérieure de ces hommes, qui n’ont jamais fait mystère de leur foi. Les conditions exactes de leur libération ne sont pas connues. La France avait retiré quelques jours plus tôt ses troupes d’Irak, notamment en raison de la pandémie de coronavirus. Pendant toute sa détention, Alexandre Goodarzy a surtout peur que ses ravisseurs ne découvrent son identité franco-iranienne et ne le vendent à Téhéran.

Quand on lui demande aujourd’hui pourquoi il a choisi le titre “Guerrier de la paix” pour nous raconter son histoire, il explique qu’il faut « prendre des risques pour ce que l’on croit ». En lisant son témoignage, le lecteur est plongé au cœur du quotidien de quatre captifs, dans leur petit local de six mètres carrés. Au fil des pages, on découvre donc aussi le long et passionnant cheminement d’un homme, qui, depuis sa Vendée natale jusqu’à ses missions humanitaires au Moyen-Orient, s’engage. Un livre poignant glorifiant les actions courageuses de l’association SOS Chrétiens d’Orient.

Article écrit par Cécile Miège

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Directrice de la communication adjointe