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Je m’imaginais déjà en Syrie, en Irak ou au Liban. Pourtant ma vraie destination était toute autre. L’annonce de mon pays de mission, l’Arménie, m’a prise de court, je ne connaissais rien de ce pays, à part le génocide arménien de 1915 par les Turcs, et son climat rigoureux durant l’hiver.

À mon arrivée j’ai été surprise par le caractère si personnel de ce tout petit pays, de la taille de la Bretagne, niché entre l’Europe et l’Asie, qui ne s’est pas fondu dans l’anonymat des grandes puissances qui l’entourent, et qui, au contraire, s’est forgé une identité, une culture propre.

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J’ai découvert un pays souffrant, portant en lui les stigmates d’une histoire tragique, le génocide de 1915 bien sûr, mais aussi les guerres récentes, initiées par l’Azerbaïdjan. Lors des donations j’ai rencontré des déplacés de l’Artsakh, province arménienne, que l’Azerbaïdjan s’est appropriée sans vergogne. Ces gens ont laissé tout ce qu’ils possédaient dans leur exil forcé, sans espoir de retour.

C’est un pays de montagnes coiffées de neiges éternelles, où des gorges profondes et des rivières scintillantes serpentent, où la lumière danse avec les ombres des monastères millénaires. Au loin, le Mont Ararat domine l’horizon, tel un gardien silencieux, portant en lui les histoires et les espoirs d’un peuple.

Le peuple arménien est à l’image de ces paysages, rude au premier abord, mais le cœur sur la main. Un peuple fort comme le roc, qui ne courbe pas la tête face à ceux qui veulent son anéantissement. Un peuple gardien de son histoire, de ses traditions, fier d’être la première nation chrétienne au monde. Un peuple délicat et poétique par sa culture, à l’image des arbres flamboyants d’or et de pourpre, de l’automne, de son écriture où chaque lettre prend forme avec grâce.

Des anecdotes, il y en a tellement, mais les raconter telles quelles, équivaudrait à les dépouiller de leur vie. Ce qui compte réellement c’est la manière dont elles vivent en nous, ce que nous pouvons en tirer comme leçons de vie. Leur intensité, leurs nuances de couleurs resteront à jamais gravées au plus profond de mon âme.

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J’ai saisi en Arménie le sens de ces mots d’Antoine de Saint-Exupéry : « et si l’on peut te prendre ce que tu possèdes, qui peut te prendre ce que tu donnes ? », à la vue de familles très pauvres, mais qui étaient riches dans leur dignité, dans leur sens de l’hospitalité. Elles nous offraient un café, des biscuits, un sac de pommes. 

C’est à l’orphelinat des Sœurs de Mère Teresa que j’ai rencontré Rafael, petit garçon de neuf ans, handicapé, abandonné par ses parents, toujours généreux envers les autres enfants de l’orphelinat. Un mardi après-midi sa petite main frêle mais si forte a attrapé la mienne avec confiance et insistance, pour me conduire dans la chapelle afin de prier ensemble. Beauté d’une prière qui s’élève d’un cœur pur et sincère. Ce petit garçon qui ne possédait ni l’amour de ses parents, ni la santé, m’a donné, sans être lésé, ce qu’il avait de plus précieux, l’amour de Dieu et du prochain.

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C’est ainsi que je me suis très vite rendu compte que je recevais plus que je ne donnais, que parfois chaque effort ne semblait que goutte d’eau dans cet océan de souffrance. Mais j’ai réalisé qu’à défaut de sauver le monde matériellement, je pouvais apporter à toutes ces personnes l’espérance. Ce qui est important est d’aider de tout notre cœur. La vraie richesse réside dans l’échange. Chaque jour j’apprends et je reçois plus que je ne donne, et c’est une véritable leçon d’humilité.

En Arménie j’ai rencontré la souffrance, mais aussi la joie, comme le sourire et la bonne humeur de Miasnik, cet ancien soldat, qui, à la fin de la guerre de 2023 avec l’Azerbaïdjan a trouvé son rêve, celui de construire un centre pour enfants dans la ville d’Ararat, afin de sortir les enfants des familles très pauvres de la misère corporelle et intellectuelle, et de leur offrir une vraie enfance, ponctuée de jeux et de rires. Ces enfants ne sont que très rarement lavés et ne vont pas à l’école.

Comme l’Arménie s’éveillera doucement de ses neiges hivernales au printemps suivant, révélant des vallées fertiles, sous un manteau de verdure tendre, parsemé de fleurs sauvages aux teintes éclatantes, les fruits de mon volontariat avec SOS Chrétiens d’Orient en Arménie se graveront dans ma vie quotidienne.

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